La Loire est le fleuve français qui attire le plus de touristes. C’est en effet le long de ses rives que les rois de France ont érigé les châteaux les plus prestigieux. Sa véloroute accessible séduit petits et grands, amateurs de balades paisibles ou cyclistes aguerris. Explorer la Loire à vélo en 7 jours peut toutefois représenter un défi de taille ! Le patrimoine y est si impressionnant qu’on voudrait tout voir. Ma méthode a été d’emprunter les voies vertes uniquement à l’aller, de sélectionner certains sites incontournables et de me laisser porter… pour profiter pleinement de mon voyage, sans frustration ni précipitation. En voici mon itinéraire.
Jour 1 – Chambord, une entrée royale dans l’aventure
Nous sautons dans le train jusqu’à la gare de Blois-Chambord pour nous concentrer sur l’essentiel des sites à visiter. À notre arrivée, le conducteur a laissé très peu de temps aux cyclistes qui descendaient. Je préfère vous le dire pour vous éviter ce stress : restez près des portes dès que vous êtes proche de l’arrivée. L’aménagement des wagons est parfois trop ancien pour transporter un vélo, même léger, au milieu des voitures. Après cette péripétie, nous traversons Blois jusqu’à la sortie de la ville. Puis on n’a plus qu’à longer les bords de Loire sur une dizaine de kilomètres jusqu’à Chambord. L’architecture du château est époustouflante, avec son célèbre escalier à double-révolution et sa terrasse au sommet. Une fois à l’intérieur, il y a encore plus de surface que ce qu’on aurait imaginé… Nous prenons ensuite une petite pause pique-nique bien méritée et repartons tranquillement vers Chaumont sur Loire, pour s’y promener le lendemain matin. Au bilan de cette première journée : à peine 50 kilomètres. Satisfaits, on trouve un site de bivouac parfait sur les berges pour terminer cette première journée. Un camping est également disponible au pied de la ville.

Jour 2 – Chaumont-sur-Loire et Chenonceau, des châteaux au fil de l’eau
On a dormi à 3 kilomètres du château de Chaumont-sur-Loire et on se trouve parmi les premiers cyclistes arrivés. Petit plus de ce site : quelques casiers permettent de placer vos sacoches en lieu sûr. Ce site a été l’un de mes coups de cœur parmi tous ceux que j’ai vus. Cela reste mon avis personnel car il ne paie pas de mines, mais son histoire est vraiment passionnante ! Les jardins sont également magnifiques et proposent des animations pour les enfants. On reprend notre route après le déjeuner vers Chenonceau, situé à une vingtaine de kilomètres plus au sud. Attention à réserver votre créneau de visite en avance. Le décor nous en met plein la vue dès notre arrivée, avec ses parcs et jardins ainsi qu’une vue imprenable sur le Cher ! À l’extérieur, vous pouvez louer des canoës, vous promener à la ferme du château, observer de vieilles voitures de collection, et même vous perdre dans un labyrinthe… Nous nous sommes simplement posés dans un café quelques minutes avant de poursuivre direction Amboise. À la fin de la journée, nous avions parcouru environ 50 kilomètres.

Jour 3 – Amboise et le Clos Lucé : sur les traces de Léonard de Vinci
Une anecdote selon laquelle Charles VIII est mort en ayant percuté un linteau m’a donné le fou rire. Blague à part, Amboise est une ville médiévale pleine de charme. Chaque détail a été pensé pour donner une image grandiose de sa citadelle surplombant la Loire. Cet édifice est longtemps resté la demeure favorite des plus grands rois de France. Nous le découvrons dans la matinée et faisons quelques courses pour déjeuner au bord de l’eau. L’après-midi, nous arpentons le Clos Lucé, où vécut Léonard De Vinci. On y trouve de nombreuses maquettes inspirées de ses inventions. Cela valait le détour, mais prévoyez du temps : chaque espace a été investi pour en apprendre toujours plus, y compris dans les jardins. Pour dormir à Villandry le soir-même, nous avons dû traverser Tours. Je vous conseille de contourner cette ville sans quitter la voie verte, même si la circulation urbaine fausse un peu le trajet. Nous-même avons expérimenté de grosses galères, puis on a réalisé en discutant autour de nous que Tours n’est vraiment pas conçue pour les cyclistes. Peut-être que cela changera un jour…

Jour 4 – De Villandry à Azay-le-Rideau, une route vers l’élégance architecturale
Malgré la journée pluvieuse qui nous attend, Villandry est une vraie pépite : ses jardins à la française sont très colorés et si harmonieux ! Des efforts de restauration ont été faits régulièrement sur l’architecture du château ; cela donne une sacrée belle demeure… Dommage que la météo n’ait pas été de la partie. Heureusement, cela se calme lorsque nous arrivons à Azay-le-Rideau. On a rapidement fait le tour de ce lieu plutôt atypique : c’est un peu comme un logis intimiste et sa structure n’est pas très imposante. Ses reflets dans l’eau lui confèrent cependant un charme indéniable. En observant tous ces châteaux, on m’apprend régulièrement que les rois à l’origine de leur construction n’y ont que rarement séjourné. Une idée me frappe alors : l’ironie du sort a voulu que nous en profitions tant que visiteurs ; il aurait donc été dommage de ne pas les avoir bâtis. Après cette immersion dans l’histoire, il est temps de reprendre la route… Direction Saumur ! La journée n’étant pas si avancée, on a même le temps de s’en rapprocher pour passer la nuit sur place.


Jour 5 – Découverte de Saumur : un bike trip entre vignobles, troglodytes et art de vivre
Cette région regorge de trésors méconnus et mérite qu’on s’y attarde. En effet, Saumur est un véritable concentré d’histoire et de traditions équestres, tirant son prestige du célèbre Cadre Noir où s’entraînent des écuyers de renommée mondiale. Après avoir passé un moment privilégié avec leurs chevaux, place aux vins et aux paysages gourmands ! Les alentours nous proposent une véritable immersion entre des villages troglodytes creusés dans la roche et des vignobles à perte de vue. Nous en profitons pour faire une halte gustative au domaine Les Clos Maurice, qui se termine par une dégustation des vins de Loire. On retourne ensuite au village Rochemenier pour visiter une cave troglodyte. C’est impressionnant de découvrir ce patrimoine très riche et creusé par la main de l’homme au fil des siècles pour s’abriter, vivre, travailler… C’est aussi l’occasion de goûter aux spécialités locales : fouées tout juste sorties du four et fromages de chèvre accompagnées d’un verre de blanc… J’en salive encore ! On finit cette journée sur place avant de repartir en direction d’Angers le lendemain matin, pour notre dernier jour.

Jour 6 – Dernier coup de pédale vers Angers
Nous croisons sur notre trajet plusieurs stations de réparation spécialisées pour les cyclistes. Après quelques heures de pédalage, nous voilà arrivés à Angers. On commence par visiter le château des ducs d’Anjou. Cet incontournable site médiéval abrite la célèbre Tenture de l’Apocalypse, un chef-d’œuvre unique au monde. C’est le seul monument que nous visiterons aujourd’hui. Nous sommes ensuite sortis nous balader dans la ville pour rejoindre des amis habitant la région. Ses ruelles pavées et jardins suspendus nous détendent instantanément. En début de soirée, les bistrots animés en font un lieu vibrant, parfait pour ce dernier moment avant notre départ. Par ailleurs, le parcours cyclable jusqu’à Angers a été l’un des plus faciles du trajet, combinant voies vertes sécurisées, aires de repos ombragées et points d’eau pour se rafraîchir. La Loire s’y fait plus tranquille, parsemée de petites îles fluviales et de zones abritant une biodiversité développée. C’est sur l’un de ces îlots que nous avons d’ailleurs planté notre tente pour une dernière nuitée, avant de reprendre le train le lendemain matin. À notre départ, le fleuve devient la promesse d’autres découvertes qui nous donnent envie d’y revenir. C’est donc pour nous la fin du voyage, mais pas de l’aventure !

Loire à vélo en 7 jours : retour d’expérience et conseils
Organiser son itinéraire par tranches kilométriques et non horaires demeure indispensable. Les distances sont ainsi mieux évaluées : on anticipe chacune des étapes en fonction de sa propre cadence, du relief et des pauses nécessaires. Nous avons parcouru en moyenne 50 km par jour (un peu plus entre les jours 4 et 5), ce qui est tout à fait convenable pour un.e débutant.e. Il faut aussi choisir son vélo avec soin. Celui-ci doit être à la fois léger et robuste pour parcourir de longues distances sans se fatiguer. Des sacoches adaptées et raisonnablement chargées constituent un autre point essentiel pour rouler sereinement. Ce parcours un brin sportif fut néanmoins reposant et ponctué de superbes rencontres. L’itinéraire est vraiment accessible car tout y est prévu pour le cyclotourisme. Il n’y a vraiment aucun risque, même avec des enfants. Alors allez-y sans hésiter : en plus de découvrir certaines anecdotes historiques de notre beau pays, il n’y a pas mieux que le vélo pour se sentir libre !
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Parcourir la Loire à vélo en 7 jours est tout à fait possible, même pour un.e débutant.e. Peut-être est-ce pour vous l’occasion de votre premier bike trip ? Si c’est le cas, j’ai hâte d’avoir vos retours en commentaires ! Pour les autres cyclistes amateurs.trices de voyages, n’hésitez pas à me dire quel a été votre parcours préféré. De mon côté, je ne manquerai pas de vous donner des nouvelles de mes prochaines expériences à bicyclette. À bientôt pour de nouvelles aventures !
Sources :
https://www.loireavelo.fr/pratique/conseils-pour-organiser-son-voyage/
https://www.vins-de-saumur.com/visiter/caves-domaines/domaine-des-clos-maurice


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